les "NOÏERS"entre FRANCE et BOURGOGNE
Mile X un JUSTE
Reconnaissance et estimation faite des bijoux, joyaux, argenterie, argent etc... appartenant à MILE de NOYERS dans la Tour du dit NOYERS. (extraits) En 1340 Mile a fait son testament. Le roi de France et le duc de Bourgogne en sont « exécuteurs testamentaire ». Deux ans avant sa mort il fait expertiser "le trésor" contenu dans sa « grande Tour » dans le but clairement exprimé que ses volontés soient exécutées, en particulier vis-à-vis de ses dettes... Eclairage sur la probité et la clairvoyance du personnage. L'an de grâce mil trois cent quarante huit, le jour de feste Saint Simon et Judes, vismes nous, MILES sire de NOYERS, Bouteiller de France, les choses qui estoient en notre coffre de notre grant tour de Noyers, ou quel nous avons acoustumé à mettre et faire mettre nos joiauls et deniers, et y estoient les choses qui s'ensuient. Premièrement, en ung quelle (coffre) deux mille florins à l'escu qui y furent mis pour paier à la compagnie des Bardes, à qui nous les devions, pour emprunt fait à euls, bon et loyal, sans fraude ni usure, pour partie de la rançon Gautier de Noyers, notre fils, que Dieu absoille, et avons ordené et voulons que pour quelconque besoing que ce soit, ni pour notre obsèque ne autrement, rien n'en soit tourné ne converti autre part qu'au paiement des dis Bardes, pour la grant deshoneur, domaige et péril de conscience qui pourroit advenir, se deffaud avoir en paiement. Item, avoit en un autre coffre, cent huit florins de plusieurs manières, c'est assavoir.... qui povoient valoir le jour dessus dit, sept-vinz cinq livres tournois ou environ, au fleur de ung florin à lescu pour vint-cinq solz tournois. Item estoit ou dit coffre, la vaisselle qui sensuit: Premièrement, ung pot d'argent signé des armes d'Antigny et de Noyers,... vault le pot onze livres. (chaque élément est duement pesé et comptabilisé en fonction du court des diverses monnaies) Item ung autre pot d'argent saignié des armes d'Antigny et de Pontaillié, pesent.... Item vingt-trois escueilles d'argent pesent.... Item un aiguiier covesclé et ung gobelet d'or dedenz pesent deux.... Item une salière dargent à deux lions, pesent.... Item ung yaubenoitier et l'espargeour (benitier et goupillon), pesent... Item une coupe covesclée et ésmailliée pesent.... Item une autre à covescle , et dorée, et émailliée, et ciselée... Item une aiguiere esmailliée, dorée, et cizelée... Item douze escuelles nuefves, signée des armes d'Antigny, pésent.... Item dix et huit autres escuelles, signées des armes d'Antigny, pèsant.... Item deux ( ?) d'argent, pesent dix marz. Item ung verre d'argent, coosté, covesclé, ciselé et doré, pesant trois marz deux onces, à soixante quatre solz le marc, valent dix livres... Huit hanaps blans, au saing de Saint Disier.... Item ung pot d'argent doré et émaillié, pesant ...Item un aiguier doré et ciselé à émaux sartis, pesant... ; Item treize petits hanaps dargent.... Item un aiguié doré à trépié et ung gobellet sus à covescle tout doré et ésmaillié, venu de ma fille de Joigny...tem ung hanap à covescle à tropié doré et esmaillié ... Item un petit... doré ciselé et serti, pesant trois marz trois onces et demie, à soixante quatre solz le marc, vault onze livres. Item seize escuelles dargent nuefves, pesant.... . Somme des marz d'argent de la vaisselle dessus dite deux cenz treize mars deux onces et demie et sept estellins qui vallent au fuer de soixante quatre solz le marc, six cenz quatre vinz deux livres, seize sols tournois qui pooient valoir au jour dessus dit, que le marc dargent valoit cent solz tournois ou environ, au pris de cent solz le marc ....soisxante six livres dix et sept solz six deniers tournois, et es chose dessus dite furent présent messire Girard de Cerin, mestre de notre hostel, messire Lamberz, Doyen de Tourneurre et Dam Paris de Vausse, nos chapelains, Guillaume de Diancy et Perrin Bouchard, noz clerz. Ci faisons savoir à tous qui ces lettres verront, que cest toute la monnoie et vaisselle que nous avions au jour dessus dit, gisant ou dit coffre ni ailleurs, exépté celle que nous portons chascun jour avec nous, en laquelle a ung godet d'or covert, à quoy nous buvons, que nous avons osté du dit coffre, qui poise deux marz trois onces, qui valent à quarante livres cinq solz le marc ; cent une livre seize sols tournois ; et combien que ou temps passé nous avons heu ou dit coffre et moins aucune, soit d'or et d'argent monnaie et à monnayer , si comme il pourroit apparoir, par plusieurs escripz faiz devant cestuy, les quels nous mettons du tout au néant nous ou noz genz de notre commandement l'avons emploié et mis en notre profit , et en quittons pour nous et noz hoirs ceuls qui pour nous ont ésté ou repairié, et à qui aucune chose en porroit estre demandée ou temps à venir. En tesmoing de vérité nous avons scéllées ces lettres de notre scel. Donné à Noyers l'an et le jour dessus dit. Item le Jeudy en suivant après le jour dessus dit veismes les deniers ordenez pour notre testament paier et pour notre obsèque, lesquels estoiernt avec notre dit testament en ung coffre, et y avoit six vinz deux livres en six vinz deux florins ou pavoillons pour offerandes et autres choses ordenées pour notre obsèque. Item pour paier à noz genz contenus en notre codicille cent dix et sept florins à la chaière et à l'escu florins pour vint solz tournois la pièce, non contrestant que plus fort ou plus foible court ; et combien qu'il ne soit mie contenu en notre codicille, voulons nous qu'il en soit ainsi paiez. Donné comme dessus. Des choses contenues en ceste lettre, furent ostées les choses qui s'ensuyent, premiers, un gobelet dargent. esmailliez et li coivescle, que Messire donna à monseigneur Eudes de la Roiche, à Noyers, fut ostées ung aiguier d'argent esmaillié a trepié et ung gobelez suz à couvescle touz dorez et esmaillié, venu de Madame de Joigny, pesant huit marz cinq onces et demie, et fut donnez à l 'évesque de Laon, pris au dit coffre par Monsigneur Jehan de Gicy, Monseigneur Lambert, doyen de Tournerre, Dam Paris, et Monsieur Guillaume de Verdonay. Item furent osté dudsit coffre ung guelle ou il avoit deux mille escuz qui estoient duz a la coimpagnie des Bardes, les quieux leur furent paiez luet contons. Item depuis furent osté due dit coffre présent Monseigneur, pesent trois marz trois onces et demie vaut, à soixante quatre solz le marc, onze livre. Item depuis fut mis ou dit coffre en trois sas, en plusieurs monnoies, cinq cent soixants livres quarante trois solz nuefs deniers tournois, monnoie courant l'an quarante neuf, environ la miaoust venu deu disiesme daucerre apourté par Guillaume de Diency, et fut ce fait et veu par Monseigneur a du dit coffre, la voille de l'Ascenssion Notre Seigneur, l'an mil trois cent et cinquante, présent Monsieur de Pacy, Monsieur Girart de Cerin, Monsieur Lambert, Dam Paris, Perrin Boichart ety Perrin Panceneure. Et est assavoir que ung gobelet d'or à couvescle, que Messire pourtoit pour son boire, fut vendus pour paier Monseigneur Philippe de Bourlande comme exécuteur de Madame de Flandres Selon E.PETIT Arch. De la fCôte d'or, chambre des Comptes, B.,1275.)
Il n'est pas sans intérêt de noter que le gobelet d'OR faisait partie de ses objets d'usage quotidien ce qui laisse augurer du rafinement du personnage.
Les Fiefs de MILE X
Entre ses nombreuses missions, Mile X séjourne soit à Noyers, soit dans son hôtel, rue de la grange aux merciers, à Paris.
Fiefs dépendant du Château de Noyers en 1280,(signalés dans l'acte de vente de l' « Alleu » au duc de Bourgogne) : Serrigny, Vaucharme, Chemilly, Vermanton,Tanlay, Villiers-les-hauts, Mereuil, Sancy, Grimault, Joux, Thory, Marcilly, Tour de Pré, Fley, Fresnes, Alsy, Moutot, Nuits-sous-Ravières, Perrigny, Yrouerre, Milly-les-Chablis, Cours, Jouancy, Arcy sur cure, Richebourg, Sacy, Lucy-le-bois, Arton, La Rivière, Bierry, Sambourg, Courgis, Saint-Cyr, Vireau...
MILE aura 3 épouses
toutes de haut lignage
-A 23 ans, Mile X épouse Jeanne de RUMIGNY, proche de Gaucher de Châtillon, nièce de la Duchesse Douairière de LORRAINE, qui lui apporte le Château de Montcornet dans l'Aisne, et lui donnera un fils Mile XI dit le « Bossu », et quatre filles. (elle décède en 1303). En 1304 Jeanne de FLANDRE-DAMPIERRE descendante de Robert de France, apporte le Château d'Esclaron, et lui donnera un fils Gautier, futur Vidame d'Amiens, et deux filles. Elle meurt en 1317 . En 1332 Jeanne de MONTBELLIARD, Dame , dont le fils Jean sera le futur Noyers- Comte de Joigny apporte le château d'Antigny (Elle décède en 1347).
L'équipe des Bourguignons de Mile X sous Philippe de Valois.
Cette liste, établie par E.Petit, énumère les hommes d'influence contemporains de Mile X, qui l'ont accompagné à la cour de Philippe de Valois. On peut mesurer ainsi le pouvoir de cet homme à l'acmé de sa carrière. Il est aisé de constater, si on examine la carte qu'il s'agit pour la plupart de vassaux très proches. Houdart d'Etaule (1300) Mestre d'ostel du roi, mestre des écurie royales Hugues de Crusy, tabellion de la cour de Tonnerre, bailli de Tonnerre puis d'Auxerre, Prévôt de Paris, et enfin premier président au Parlement de Paris. Gille de Maligny, sire de Maligny, échanson et maître d'hôtel de Philippe de Valois. Jean d'Argenteuil, seigneur d'Argenteuil, échanson et maître d'hôtel du Roi. Mile d'Argenteuil, échanson de Philippe de Valois. Mile de Bierry, chevalier et maître d'hôtel de la reine Jeanne de Bourgogne. Hugues de Bierry , écuyer et échanson du Roi. Guillaume de Dicy, Seigneur de Sormery, Perreux, Misery, Villefranche, trésorier du Roi. Pierre de Dicy , Chevalier, conseiller et commissaire du Roi. Jacques de Pacy, seigneur de Pacy sur Armançon, conseiller du Roi et maître des comptes. Gui de Looze, seigneur de Flogny, premier écuyer de cuisine du roi, maître de l'hôtel du duc de Normandie, puis de Philippe de Valois. Pierre de Rochefort, maître de la chambre aux deniers de Philippe de Valois. Louis de Vaucemain, seigneur de Bouilly, Racines, Chéu... clerc conseiller, maître des requêtes de l'hôtel, élu de l'évêché. Geoffroy de Blaisy, seigneur de Quincy le viconte et de Quincenot, maître d'hôtel de la reine Jeanne de Bourgogne. Jean des Barres, maréchal de France, seigneur de Cheroy, de Villemanoche. Géofroi de Charni, porte oriflamme de France, seigneur de Pierre-Perthuis, de Mataut, de Montfort prés Montbard... Pierre de Serginnes, panetier de la reine. Jean de Sancy, seigneur de Sancy près Noyers, lieutenant en la compagnie du duc de Normandie Pierre Remi, ministre de Philippe le Bel. Renault de Moulins ami et féal clerc de Philippe de Valois . Guillaume Picard, ou Le Picard, maître des garnisons du Roi. Baudouin de Donchery, seigneur de Vanlay, clerc de Philippe de Valois. Jean de Dijon, chanoîne deSens, de l'abbaye de Beaulieu, près de Meaux, maître chapelain et aumônier de la reine. Jean de Bourbon Chanoîne d'Auxerre clerc de Philippe de Valois Gui du Mex, seigneur de Comissey et de Soulangis, près Tonnerre, bailli de Tonnerre, puis d'Auxerre, enfin prévôt de Paris. Ferry de Chardoigne, chevalier, co-seigneur de Ravières, maréchal de Jean, duc de Normandie.
Qui est Charles de La Cerda ?
Alphonse de La Cerda, héritier légitime du trône de Castille est destitué par son oncle Sanche à la suite d'un coup d'état. Il est de la lignée de Saint Louis dont la fille Blanche de France a épousée en 1268 Ferdinand de La Cerda.
Alphonse « le déshérité » est accueilli à la cour de Charles IV le bel en 1303. Son fils Louis est nommé comte de Clermont et fait amiral par Philippe VI de Valois.
L'éducation de Charles, né en 1326, est confiée à Mile X de Noyers dont on peut ainsi mesurer le degré de faveur de Mile à la cour de Philippe de Valois, car Charles est l'intime du prince héritier le futur Jean II le Bon.
Rapidement après la mort de son père Philippe VI, (1350) Le roi Jean fait son ami duc d'Angoulême en place de Charles de Navarre dit « le mauvais » Puis en 1351, il le nomme connétable de France, succédant à Raoul II de Brienne.
Charles de la Cerda est assassiné le 8 janvier 1354, sur ordre de Philippe de Navarre. « à l'auberge de la truie-qui-file à La flèche où il reçoit 80 coups d'épée ».
La Nécropole des NOYERS
Histoire de l'Abbaye Notre-Dame-du-Bon-Repos de Marcilly.
Sous le règne du Roi Philippe le Dieudonné vers 1200, cette incroyable nouvelle se répandit. Geoffroy Le brun, ancien Maistre d'Hôtel du Roi, en disgrâce à la cour, dans son infortune, chevauchait en forêt d'Herveau. Le diable lui apparut et lui proposa ce funeste marché : « Qu'il lui livre sa femme, et il retrouverait faveur situation et fortune. » Le désespéré accepta ce contrat, et cette cédule fut signée de son sang. Geoffroy rentre chez lui et convainc son épouse au prétexte d'un vœu à Notre Dame, la prend en croupe et se rend à son rendez-vous satanique dans la forêt. Chemin faisant il s'arrête devant une petite chapelle dédiée à la vierge où sa femme pénètre pour prier car c'était la veille de l'Assomption de Nostre-Dame. Le Sire reprend en croupe celle qu'il prend pour son épouse et retrouve Lucifer au plus profond de la forêt. Mais en fait c'est la vierge sainte qui a pris la forme de sa femme. Un bruit terrifiant empli alors les bois. Après un terrible combat, la vierge reprend la lettre maléfique et chasse le démon. Geoffroy retrouve sa femme endormie dans la chapelle. La vierge leur apparaît et leur remet la cédule. Ils prient. Geoffroy est pardonné. C'est un miracle dont la rumeur se répand dans toute la région. Il est relaté par le dominicain Jacques de Voragine, archevêque de Gênes dés 1290. Cette « merveilleuse » histoire survient il y a 7 siècles, à une époque où la foi ne se mesure ni ne se discute. Du Miracle à la Légende!
Le Seigneur de Marcilly, Bure de Prey s'en entretient avec son suzerain Mile VIII de Noyers, qui décide de la fondation d'une abbaye à Marcilly au nom de Notre-dame-du-bon-repos pour y commémorer ce miracle. LA CHARTE DE FONDATION « A tous ceux que ces lettres verront : Je, Mile, Seigneur de Noyers, fait savoir que Bur de Pré Gendarme, mon féal bien aimé, et Marie d'Anglure sa femme, à cet effet constitué en personnes, en ma présence ont donné et concédé en pure et perpétuelle aumône tant pour le salut et remède de leur âmes que de celles de leurs ancêtres, à l'abbaye et couvent des Iles (insulis) prés d'Auxerre pour fonder une abbaye de moniales de l'Ordre de Cîteaux à Marcilly et en jouir purement, vraiment, pacifiquement et perpétuellement à savoir : la maison dans laquelle le dit Buret et sa femme demeurent avec les ouches attenant, depuis la chapelle jusqu'aux vignes (soit quatre prés et cinq champs désignés sans indication de contenance) les deux fermes que le dit Buret et sa femme ont à Marcilly. Ils donnent aussi à l'abbaye et au couvent toute facilité soit pour attirer, soit pour expulser tout ceux qui viendront de quelque lieu que ce soit se fixer dans leur manse, et accordent aussi toute puissance, excepté la seule et haute justice. Ils concèdent aussi la portion qu'ils ont dans la ferme de Thory (Vaudran) ainsi que les terres de Thory. Ils donnent aussi dans la forêt d'Hervaux (Hermicells) la moitié de leur portion. Ils concèdent enfin le droit de mener paître partout librement les animaux. C'est pourquoi, Je, Mile, Seigneur de Noyers, dont toutes les choses ci-dessus mentionnées relèvent et reprennent de fief, ai loué les sus-dites donations et concession, y donnent autorité et consentement . En témoignage de quoi et à la réquisition des dits Bur et Marie sa femme, ai autorisé ces présentes lettres par l'apposition de mon scel. Fait et donné, l'an de Notre Seigneur mil deux cent trente neuf au mois de février » (traduction de la charte latine) Ainsi, Bure cède sa terre de Marcilly pour y construire l'abbaye, se retirant dans son Donjon au village proche de Tour de pré. L'abbaye voit le jour en 1239. Il s'agit d'une abbaye de moniales de l'ordre de Cîteaux. Elle recevra entre autres, les tombes des seigneurs de Noyers. L'effectif des moniales n'excèdera pas cinq religieuses. Notre-Dame bénéficiera de dons et offrandes, demeurant jusqu'au XVIIIème siècle un lieu de pèlerinage annuel, et occasionnel, en particulier lors de l'épidémie de peste de 1636 (ce miracle étant cité par Jacques de Voragine, archevêque de Gênes dés 1290). Les débuts de l'abbaye furent difficiles sur le plan matériel, la dotation du couvent étant initialement chiche. Les religieuses s'en plaignirent auprès de l'évêque d'Autun , dont l'abbaye dépendait : « La maison est située dans un endroit sec et peu fertile, le bois et la pierre sont rares... l'eau y est fort rare, et l'été on n'a pour boire que l'eau puante et bourbeuses d'un petit ruisseau..." Aussi les dons affluèrent dès 1273 (moulins, terres, bois, péage, vignes, rentes, four banal... contre sépultures et messes). Les Mile de Noyers, mais aussi les seigneurs des alentours: Artaud de Chastelux, Houdard de Prey, Guillemie d'Etaules, Eudes du Vault, Sire de Vassy Geoffroy de Tharot, Jean de Chalons, Marguerite Crux... Dix-huit abbesses se succédèrent de 1239 à 1460 : la première fut Béatrix de Noyers, la deuxième Alix de Prey (fondatrices). A la suite de plusieurs "affaires" (...le père abbé de Fontenay fait expulser du monastère des moniales de Marcilly, le Frère Gillon qui y réside contre la volonté de son abbé..!...). La Mère Abbesse Agnès de St Pierre donne sa démission et en 1460 l'abbaye passe sous l'autorité de l'ordre cistercien de Clairvaux dépendant de l'abbaye de Fontenay. Les moines remplacent désormais les nonnes. Pendant la guerre de cent ans l'abbaye sera incendiée et pillée, puis de nouveau en 1571 par les huguenots lors des guerres de religion. En 1520 un cloître est construit dans le cadre de la nouvelle abbaye. Cette construction est rappelèe par une inscription gothique : « L'an mille cinq cent et vingt furent fait et achevés le cloître de céans par révérent père en Dieu frère Louis de Marrey 5ème abbé de céans ». Au XVIIIème siècle, suite à la désaffection des dons, l'abbaye périclite . A la révolution un seul prieur réside dans l'abbaye. Le 18 novembre 1790 Marcilly devient « bien national », et est vendue 30 000 livres, bâtiments bois et vignes. En 1795 l'église est démolie. La statue de la vierge datant du XVIème siècle est transférée dans l'église de Provency (la statue initiale du XIIIème a disparu). Depuis l'abbaye passera en diverses mains et seuls persistent les bâtiments de l'abbé remaniés et restaurés au XIXème siècle et le pigeonnier. Au début du XXème siècle la famille Piot en fait un centre d'Art où séjournent Georges Rouault, Maximilien Luce, Odilon Redon, Henri Harpigny.... Mais il ne reste rien d'apparent de cette nécropole des seigneurs de Noyers. Le dernier Noyers enterré à Marcilly est Mile X, Maréchal et Bouteiller de France en 1350. Mile XII et son fils seront inhumés dans la chapelle Saint Nicolas de Noyers (qu'il créa en 1369) sous cette épitaphe : « Sous cette tombe gist icy ung chevalier preux et hardy qui avait nom Messire Mile et fut sire de ceste ville et fut cit ; l'enfant-cy son fils et de madame de Pacy et trépassa à très grand deuil, l'an mile trois cent soixante et neuf la veille de la Saint Remy. Notre seigneur aye d'eux mercy. Amen"L'insécurité contemporaine de ce décès, survenu en pleine guerre de cent ans explique probablement l'abandon de la nécropole de Marcilly . Pendant la révolution la chapelle Saint Nicolas fut désaffectée et les tombes détruites, effaçant ainsi définitivement la mémoire des seigneurs de Noyers
L' Abbaye de Notre-Dame-du-Bon-Repos de Marcilly
batiments actuels
Plan de la chapelle
Descriptif des tombes et mausolées de la Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Repos
de l'Abbaye de Marcilly - nécropole des Mile de NOYERS
Situés dans la nef séparée du chœur selon le plan. L'identification qui précède au XVIIIème siècle la destruction de la chapelle et du cloitre en est faite sur la foi d'un descriptif notarié, 4- Bure de PREY, Marie d'Anglure 1241 (fondateur ) 5 - Guillemie d'Estables épouse de Jehan de Malentin vicomtesse de Saulieu 6 - de ...Vier dame de Thory 1282 7 - Béatrix de Noyers (première Abbesse (1246) : "Ci gist noble , dévote, et venerable Dame Béatrix de Noyers, première abbesse de scéan, fille de Monseigneur Mile de Noyers et de dame Hallissan sa femme laquelle trépassa le second jour du mois de mars l'an mil deux cens quarante six. Anima ejus requiescat in pace. Amen"
8 - Alissan d'Etampes, femme de Mile VIII 1273 : Femme couchée sur un oreiller parsemé de fleur de lys d'or. Deux anges tenaient de chaque côté les écussons de la défunte : "Ci gist dessous ces quatre pierres la maitresse de cette terre qui dame Halixant avait nom, Dieu la mette en son paradis".
9 - Anonyme. Possible Mile VIII de Noyers fondateur . 11- Mausolée excédant le rez-terre de deux piés portant un homme et une femme. Ci gist monseigneur Houdard d'Etaule, chevalier mestre d'ostel du roi, jadis mestre de l'écurie,1300, et Agnes d'Avoult sa femme (130O). 12 - Jacques d'Avoux seigneur de Prey et de Marcilly. 13 - Hudes du Vault et son épouse Marguerite Davout (1278). 14 - Mile IX ( 1291)et Marie de Chatillon (1296). Le mausolée portait deux personnages en relief, de grandeur nature, avec deux écussons aux armes de l'aigle de Noyers et de Chatillon (trois pals de vair, au chef d'or, brisé d'une merlette de sable sur le contour dextre). 15 - Mausolée élevé de deux pieds, portant deux femmes et un homme : Mile X , Jeanne de Flandre (1318), Jeanne de Montbéliard (1334) avec les 3 écus de Noyers, Flandre, Montbéliard, aïant à leur piés un lion,et l'inscription : "Cis git Mile X de NOYERS dit « la Daday » qui trépassa le 22septembre 1350 .Aia ejus requiescat in pace. Amen"Latéralement on pouvait lire : Cis gist Jehanne de Saincyr (Jeanne de Rumigny dame de Montcornet première épouse). 16 - Seigneur de Vassy (1302) et Marguerite de Bax
Descriptif fait .... Par Louis Breuillard notaire roïal en 1758 à la demande de dom Jean François Bouquet prieur de l'abbaye avant la réalisation de travaux
Dalle funeraire en 2 pieces: les gisants se trouvent au musée d'Avallon, la partie supérieure demeure dans l'ancienne abbaye
Statues: Musée d'Auxerre XVIème,
Vierge déplacée dans l'église de Provency
Armoiries de l'abbaye (XVIIIème siècle) Partie de sable à la bande d'or, et d'azur, aux 3 fleurs 2 et 1
fragments de statues provenant de la chapelle
Cette tête et ce coude revêtus de la cotte de mailles, permettent de dater ces fragments au XIIIème siècle, ce qui appartient selon la description du mausolé disparu, à l'effigie de Mile IX ( décèdé en1271)
Philippe le Bel - Philippe de Valois
Quelques rappels historiques sur ses deux principaux rois que servit Mile X
Qui est Philippe le Bel ? (1268-1314). Il a 17 ans quand meurt à Perpignan son père Philippe le Hardi. Il est Roi de France et de Navarre, par sa femme Jeanne de Navarre. Sa beauté est légendaire. Plus que religieux, il vénère son grand-père Saint-Louis. Il vit à cheval, en guerre devant ses Chevaliers, en déplacements diplomatiques, en pèlerinage, ou à la chasse. Silencieux et austère « ... le Roi écoute, regarde dans les yeux, et ne parle pas... » aucune décision précipitée, il prend conseil. « ... le seigneur ne doit ni faire la guerre, ni rendre la justice, ni changer l'état de son fief, sans prendre l'avis de ses vassaux... » il s'entoure d'hommes de confiance qui prêtent serment : « Jurez que vous serez féaux et loyaux au roi et à son aîné fils, roi de France. S'il vous dit son secret, vous le garderez, et s'il vous demande conseil, vous lui donnerez bon léal à votre escient ». Pour conduire sa politique, toute sa vie il est confronté de façon lancinante aux problèmes financiers, à la fiscalité à laquelle il fait contribuer l'Eglise (décimes). Ce distinguo entre le Temporel et le Spirituel sera une mine conflictuelle avec la papauté. La guerre coûte cher et Philippe le Bel affronte deux conflits récurrents. En GUYENNE au Roi d'Angleterre. Louis IX avait restitué à Henri II Plantagenêt, Gascogne, Agenais, Saintonge, ce pourquoi le Roi d'Angleterre lui devait Hommage. De fait Edouard Ier en 1286, peu après le couronnement, avait accompli cette démarche. Mais depuis la situation s'était dégradée, et des conflits réanimés. Dans les FLANDRES, aux puissantes villes Flamandes dont la bourgeoisie opulente est de plus en plus rebelle à l'impôt. Les villes entretiennent des milices parfaitement entraînées, et entrent en rébellion contre l'autorité du Comte et du Roi. Les Armées : L'Armée du Roi de France, associe les « mercenaires » qui coûtent cher, en particulier les arbalétriers, et l'OST FEODAL. L'OST : A l'appel du suzerain, tout vassal doit quarante jours de campagne guerrière. Le Chevalier est accompagné de son escorte sous sa bannière. Elle comporte un ou plusieurs écuyers, des valets, les montures, soit trois chevaux de « chevauchée » (il en faut toujours un frais pour la bataille), des roncins, chariots et le matériel. Les armes et les armures valent des fortunes. Tout ceci est à la charge du seigneur. La réunion de toutes ces unités, regroupées par voisinage, constituent le « Ban ». Si l'appel comporte l'arrière-ban, l'appelé devra recruter ses propres vassaux. C'est donc une armée nombreuse, longue à réunir, mais hétérogène. Et il n'est pas rare qu'au terme des quarante jours dûs, le vassal ne quitte le Ban. La guerre est surtout faite de sièges de villes ou forteresses. En rase campagne les « hauts faits d'armes » individuels, acquis dans la pratique des tournois et qui privilégient la performance chevaleresque, ne compensent pas le désordre et l'indiscipline. Ainsi l'armée royale affronte le professionnalisme des milices bourgeoises flamandes, et le corps expéditionnaire anglais peu nombreux, mais homogène, entraîné, discipliné, et dont l'archerie se montrera particulièrement redoutable. La tactique consiste à éviter l'affrontement chevaleresque du « tournoi », mais à dévaster , piller, et surtout à faire de riches prisonniers soumis à rançon. En 1307 débute l'affaire des Templiers. C'est un coup de tonnerre ! En octobre Philippe le Bel, fait emprisonner par surprise dans toutes les commanderies du royaume, le même jour, l'ensemble des TEMPLIERS. Il aura l'accord d'une Bulle Pontificale de Clément V en novembre 1207. L'Ordre guerrier des Chevaliers du Temple créé en 1129, avait pour mission la protection du Royaume de Jérusalem. Il prônait obéissance, chasteté et pauvreté. Depuis 1291, après la chute de Saint-Jean d'Acre, le Temple n'avait plus aucun rôle dans la protection des lieux saints. Rayonnant dans l'ensemble du monde chrétien, l'Ordre s'était prodigieusement enrichi, avait édifié un réseau de 9.OOO commanderies fortifiées (à Paris une véritable forteresse concurrençait le Palais-Royal), et, il avait institué un véritable système bancaire international. (il avait aidé financièrement le roi d'Angleterre !). Véridiques ou calomnieuses, d'autres accusations gravissimes se répandaient: blasphèmes, sacrilèges, dépravation. De fait, ce monument intouchable, le Temple constituait un état dans l'état, détenant l'argent, les armes, et une indépendance affirmée. Pour Philippe le Bel, tout ceci devenait intolérable, et pour l'autorité royale et pour ce croyant mystique. Il s'ensuivit huit années d'enquêtes et de procès, qu'il fit valider par une consultation des Etat Généraux en mars 1308. Une atroce inquisition aboutira aux condamnations, aux exécutions de masse, et à la mise à mort spectaculaire du Grand Maître de l'Ordre, Jacques de Molay, brulé vif. L'ADULTERE. En 1314 éclate le plus incroyable scandale frappant la famille royale. Alors que Philippe vivait en ascète depuis la mort de la reine Jeanne, il apprend l'inconduite de ses belles-filles, par le truchement de sa fille Isabelle Reine d'Angleterre. Marguerite de Bourgogne, épouse du prince Louis, et Blanche femme de Charles, avec la complicité de Jeanne épouse du prince Philippe, se livrent à la débauche! L'enquête prouva l'adultère. Les Chevaliers d'Aulnay coupables, naturellement, furent torturés et exécutés, et les trois princesses incarcérées dans la forteresse des Andelys. (cf. M. Druon) . Ce drame inconvenant clôt de façon tragique le règne du grand capétien. Le 29 novembre 1314 à Fontainebleau, Philippe expirant dit à son fils Louis « Pesez, Louis, pesez ce que c'est que d'être Roi de France »
Philippe de Valois régent, élu Roi . En 1328 à 34 ans, Charles le Bel décède , son règne aura duré six ans. Il fait suite à Louis X le Hutin: 2 ans et Philippe le long: 6 ans C'est une crise majeure de succession. Les trois fils de Philippe le Bel n'avaient que des filles, aucun héritier mâle. La Reine veuve, Jeanne d'Evreux est enceinte (ce sera encore une fille). Au conseil royal, Philippe de Valois, cousin du roi défunt, est nommé Régent. Coup de théâtre: la Reine d'Angleterre Isabelle de France, fille de Philippe le Bel, qui a fait destituer et assassiner son mari, revendique la Couronne de France pour son fils Edouard III. C'est le troisième candidat en lice : le Régent, son cousin Philippe d'Evreux, et le Plantagenêt ! Considérant que les filles ne peuvent transmettre la Couronne, en application de la « loi salique », le Conseil des Barons élit Philippe VI de Valois Roi de France. Le 1er avril 1328 . Philippe d'Evreux sera Roi de Navarre.(Loi salique : La loi des « Francs Saliens » est un code civil et pénal datant du 5ème siècle excluant les femmes de la dévolution successorale de la terre libre) Philippe de Valois doit asseoir son autorité et reprendre la main sur les affaires, en particulier en Flandres, où les grandes cités sont de nouveau en ébullition......
La chevauchée, le « Mandement de Péronne »
En 1338 Edouard d'Angleterre débarque en Normandie : ravage et pillage. Le Roi Philippe de Valois convoque l'Ost à Péronne (mandement) . Mais après ce « raid de pirate » le Plantagenêt, peu envieux d'affronter l'ost du roi de France, rembarque. Philippe de Valois doit donc décommander son armée (contremandement). C'est ce qu'évoque un long document issu de la chambre des comptes des archives de la côte d'or, que l'on peut considérer comme une « note de frais », établie probablement par le service comptable de Mile X. En suivent quelques extraits. Mile a convoqué ses vassaux à Compiègne ( à 2 journées de chevauchée de Péronne). Ce document établit avec rigueur et minutie, révèle par un descriptif établi au jour le jour, l'organisation et le fonctionnement de toute l'expédition. Il met en évidence la dispersion géographique des vassaux, la complexité et le coût d'une « messagerie » adaptée pour les regrouper. « Voyage de Péronne pour Monseigneur, de l'an XXXVIII : Monseigneur Mile, seignieur de Noyers, boutillier de France, « C'est le compte des receptes et des mises qu'il a faites pour cause du voyage du mandement du Roy notre sire qui estoit à Peronne, au vendredi devant la Nativité Notre Seigneur l'an mil trois cent trente et huit, pour aller à l'encontre du Roy d'Angleterre , que on disoit qui devoit venir meffaire au royaume de France, auquel mandement devoit aller pour le Roy notre sire, messire de Normandie ses ainsnés fils, pour le quel mandement li dis sires de noyers fist le sien mandement à Compiegne, au jeudi devant le vendredi dessus dit, et menoit avecques lui, Jehan de Noyers, conte de Joigny et seingnieur d'Antigny, son fils, et pluisieurs chevaliers, escuiers et autres cy après nommés, tant à gaiges comme à dépens ; c'est asssavoir dés le dimanche sixiesme jour de décembre qu'il eut lettres closes du Roy notre sire, du dit mandement à Joigny et demoura yluec environ le dit dimanche lundi et mardi, et se parti le mercredi ensuivant de Buixi-en-Othe, emprés qu'il estoit à Joigny, jusques au vandredis dix huitiesme jour du dit mois qu'il estoit à Ponz-saincte- Maxance ou li Roys notre sire, contremanda le mandement, l'un jour et l'autre comptez qui contient treize jours, dont il ne compte nuls despans d'ostel, pour cinq jours et une disnée qu'il fut en ces lieux. C'est assavoir le 6,7 et 8ème jours de décembre, et le 9ème à disner qu'il fu en la comté de Joigny, et le dimanche 13ème et le lundi 14 ème jours dudit moys qu'il fu en son hostel à la Granche aux merciers lez Paris. Receptes (Néant) Dépens. Premiers . Le dimanche 6ème jour de décembre que messire fu mandez pour aller au dit mandement... et manda ses genz d'armes qui se tenissent prest et garny pour venir avecques lui...Le mercredi dessus dit 9ème de décembre se partimessure de Buixi-en Othe, et alla au giste à Serisiers-en Othe, en lostel de l'ospital, et ne voldrent reiens prendre de lui de despens de bouche et des chevaux ne d'autres despens ordinoires, pour ce : néant. (le comptable fait la part des coûts qui sont pris en charge par le seigneur et ceux qui seront facturés, dont suivent des exemples évocateurs de l'organisation d'une telle expédition) Despans forains. Rendu à Perrin Bouchart que messire envoya à Paris vers le seingneurs de joinville et le chancelier, et à Pont-Saint e-maixance vers le Roy, pour sabvoir se le dit mandement tandroit, et pour son retour jusques à Canes ou il trouva mon dit seignieur, pour ce : 13 sols 6 deniers parisis. Item : at Thevenin Provains, vallet Jehan de Noyers, qui ala à Montaguillion, querre un cheval pour admener à Paris :4 sols parisis ; item, à Perrinet Dyvoit, pour admener un charriot de Val-luisant et un autre de Pruilly à Paris, pour porter hernoix au dit mandement à Peronne : 16 sols parisis.....Item au mareschal pour deux cents de clox à glace et pour forge : 3 sols parisis ; Item pour papier acheté et pour faire lettres et escritures : 4 sols parisis.... Item à Josquemin le messagier qui porta letres à monseigneur Aubert et montseigneur Jehan de Torainne en Champengne, à Henriet l'arbeletrier Jacquemin et Martin de Navarre, paur venir vers monseigneur qui aloit audit maudement et pour son retour à Paris vers mouseigneur : 10sols parisis.... Somme par soi : 88 sols 6deniers parisis. -Jeudi 10 décembre, disnée de ce jours et ses genz à l'abbaye de Sainte-Colombe-de-Sens, néant. (probablement offert par l'abbaye) -Vendredi 11ème jour de décembre disnée des genz monseigneur à Canes sur Yonne , chiez Massesenais : Panetrie et boutellerie, pour pain : 3sols, pour vin : 7 sols : somme : 11 sols parisis. Cuisine à l'oste pour poys, œufs et fromage : 5 sols. Mareschaucie à lui : 6sols 6 deniers... Le soir giste de monseigneur et de ses genz à Moret, en l'ostel la Festue : paneterie et boutellerie, pour pain à l'oste : 8sols, pour vin : 21 sols à lui pour fruit : 3deniers, en somme 30 sols 3 deniers parisis....Cuisine à l'ostesse pour poys, oylle et oignons et moutarde : 3 sols. A li pour frommaige et oefs : 4sols ; à li pour demi cent de haranc : 4sols, à li pour une livre d'amandes : 6deniers, à li pour sel, feu, verjus, vinaigre et y ot mooles de busche pour tout : 15 sols, à li pour rix, sucre et gingembre :2sols 6 deniers....Marechaucie et fourriere, à l'oste pour 34 chevaux, le cheval 10 deniers, valent : 28 sols 4 deniers ; item à lui pour 2 chevaux à la repehue qui vindrent devant, 6 deniers. Item à Jehan le mareschal pour forge : 3sols 2deniers....( tout est ainsi comptabilisé au jour le jour dans les moindres détails, ce qui permet entre autres d'évaluer la dispersion géographique et la qualité de l'hébergement... Jeudi en suivant 17ème jour de décembre, encore disnée de Montseigneur et ses genz, et y disnèrent avecques lui le comte de Salebruche, Monseigneur de Creynel et autres et gitste à Beaurepaire de les Ponz. Panneterie et bouteillerie. A Perrot Riquette pour pain oultre la garnidson du jour devant : 28sols. Item, vin : 57 sols. Item, à Jacquemin pour 2 loz de daugie : 2sols . Item à Chambellan pour fruit, 8 deniers. A lui pour un miryet à porter vin raage : 4sols 6 deniers. Item, à Alix la cousturière pour louaige de nappes et de touailles ce jour : 3sols 6 deniers. Somme : 60 sols 8deniers. Cuisine : A Pernot la Cannette pour poreaux : 20 deniers. A lui pour joute : 1O deniers. Item, à lui pour 12 chies de poulaillie : 10 sols. A lui pour 4 perdrix : 5 sols 4 deniers. A lui pour verjux et vinaigre : 2 sols 7 deniers. A lui pour moutarde : 18 deniers. Item à Jehan de Creel pour la chair de 2 demy buef et demi longe : 18 sols. A li pour la chair de deux moutons sautriez, 8 sols. A lui pour une longe de porc : 3 sols 6 deniers. A lui pour cinq éschines, : 4 sols. Item pour lard et chair salée : 2 sols et 6 deniers. Item à Basin de Beaurepaire pour deux poules :20 deniers. A li pour un frommaige de guen :15 deniers. Item à loste de Panz, pour deux moles de buche pour tout mercredi precedent et pour le jueudi à la disnée : 23 sols 4 deniers. A lui pour demi cent de fagoz : 3 sols. Somme : 4 livres 7 sols 3 deniers. Monseigneur à Panz, pour la repeue de 67 chevaux : 4 deniers le cheval, valent 15 sols 8 deniers. Item pour le giste à Beaurepaire, foin de la garnison Monseigneur de l'achat de la venue darnires Item, avoine pour 44 chevaux, 11 setiers mine, le estaiche de 15 chevaux en plusieurs lieux en ville : 15 deniers. Item , à Morelet pour 3 charretées de feurre pour liz et pour lictières : 16 sols. A lui pour admener ledit feurre de Verneuil à Beaurepaire 6 Sols . A lui pour louaige de 42 liz, 3 deniers le lit, valent :10 sols 6 deniers. Item, à lui pour les admener de Verneuil à l'ostel : 4 sols. A lui pour aides à la fourriere ezt pour leur boyvre de matin : 11 sols. Somme, 65 sols 5 deniers : Despens forains : A Felizet, pour un papier pour ses despens escripre : 4 sols. Item, à Perrot le portier, que messire envoya devant à Peronne pour prendre hostex pour lui et pour ses genz : 20 sols. Item au Leurrier pour porter cires et éspices de Paris à la Grange quand l'on se parti, 2 sols. Item, rendu à Moreleyt qui avait paié à un vallet qui a la à l'encontre de Monseigneu des Ponz à la Chapelle par nuit : 27 deniers. A li pour aides à la fourrière : 11 sols. Somme 32 sols 3 deniers SOMME du jour 14 livres 13 sols 7 deniers..... Autres despens, faiz pour ceste même cause pour les gages des gens d'armes.A Monseigneur Jehan Trouillart, seigneur de Lesines, chevalier pour la venue de li et de 6 escuiers, c'est assavoir : Jehan de Seillenay, Symon de Rovilli, Regnaut de Loches, Huet de Brecons, Michel de Chanteraine et Perrinet de Meligny, dés le samedi 12ème jour de décembre, l'an dessus dit qu'il parti de son païs de Lesines, jusques au vendredi 18ème jours du dit mois, qui contiennent 7 jours qu'il vindrent à Compigne : 52 sols tournois par jour, valent 18 livres 4 sols tournois. A pour le retour de lu et de sesdiz escuiers en retournant de Compigne en son païs à Lesines, pour 7 jours au fuer dessus Item, à Monseigneur Erart, seigneur de Jaucourt, Chevalier, pour la venue de lui et de 5 escuiers, c'est assavoir/ Symon de Ville sur Arce, Jehan de Mauvailli, Jean de Falegines, Henry d'Aubigny et Henry de Champagnele, des le lundi 14ème jour de décembre l'an dessus dit, qu'il parti de son païs de Jaucourt, emprés Bar-seur-Aube, jusques au juedi suivant, 17ème jour du dit mois, qu'il vint à Compiegne, en alant audit mandement,qui contiennent quatre jours : 45 livres tournois par jours, 9 livres tournois. Item, à lui pour ses gages, par 2 jours qu'il demoura à Compigne en son païs Jaucourt, que ledit mandement fut contremandé, pour 5 jours au fuer dessus dit : 11 livres 5 sols tornois. Item à Monseigneur Phelipe de Plancy, chevalier, pour les gages de la venue de li et de 4 escuiers, c'est assavoir : Jehan dee Plancy, Jehan de Melligny, Jehan de Charny et Gaucher de Viaspre, dés le samedi 12 ème jour de décembre qu'il parti de son païs de Praalin, emprés Chaourse, jusques à Compigne audit mandement , pour 6 jours, 38 sols tornois par jour :11 livres 8 sols tornois. Item à li, pour un jour qu'il demoura à Compigne, au fuer que dessus, et fu ledit mandement contremandé : 38 sols. Item, à messire Aubert de Thorette, chevalier, seigneur du Chastelle, pour ses gages et de 5 escuiers, c'est assavoir : Le Borgne de Brenon, Enguerrant de Chaille, Simon deSaint Legier, Souiard de Roncigny et Lambrequintr de Florisi, en venant de Chastel en Chapangne à Saint-Quentin, pour estre au devant de Monseigneur, qui avoit fait son Mandement à Compigne, pour 5 jours, et pour son retour à Saint Quentin audit Chastelle par autres 5 jours, pour tout 10 jours, 45 sols le jour : 22 livres 10 sols tornois. Item, rendu à Huguenin d'Escutigny, escuier Monseigneur, pour son coursier qui fut mors à Compigne, et avoit séjourné là au dépens dudit seignieur, depuis que li s'estoit partiz d'Amins,senz ce que le li dix sire en heust riens compté : 22 livres parisis....Item, autres despens faiz pour messaiges en vaiez et autres choses pour ceste mesme cause, dont les parties sont au dos de ce rôle : 8 livres 13 deniers parisis. Et pour écritures : 30 sols parisis......Dons fais à charretons et à vallez, pour cause de leurs salaires... Parties de plusieurs messaiges envoiez.....Item, à Robinet d'Asnière, qui porta lettres en Bourgongne et en plusieurs lieux du commandement Monseigneur à plusieurs de ses genz pour venir audit mandement : 16 sols parisis . Item à Michiel des Palefroiz, pour venir de Noîers à Paris vers Monseigneur, pour aller audit mandement.... Item à Perrin Bouchard, pour un messaige envoyé de Maux à Paris , à Pierre d'Asniere, pour appareiller garnisons pour la guerre..... Ce texte, écrit en vieux français, rugueux, au puissant remugle d'hommes d'armes et d'écurie, comporte quelques « obscurités » pour le non spécialiste, mais il reste globalement compréhensible. Il montre l'existence d'un système hôtelier organisé et une messagerie adaptée aux possibilités de l'époque. Il permet entre autres l'évaluation du temps nécessaire pour accomplir un trajet, armes et bagages en une journée : Le Chevalier Jean Trouillard, seigneur de Lézinnes et ses 6 écuyers mettent 7 jours pour se rendre à Compiègne, soit près de 280 km, environ 40 km par jour. Le nom de chaque Chevalier ou écuyer est énoncé, ce qui permet d'évaluer la « bannière » de Mile X : 65 Chevaliers et écuyers, sans compter les hommes d'accompagnement, soit plusieurs centaines de montures ! Il confirme par contre cette lourdeur et l'anarchie de l'armée féodale qui va impliquer de plus en plus des armées professionnelles. Mais celles-ci ont un poids financier, qui limite leur mise en œuvre, et explique leur débauchage dès que « l'orage semble passé ». Ces bandes de soudards, dirigées plus ou moins par des « Capitaines de fortune », devront nécessairement vivre sur le terrain d'exactions diverses, dans l'attente d'autres engagements. Il en résulte un état de guerre et d'insécurité endémique. Charles V et Duguesclin utiliseront les « Grandes compagnies », en les envoyant guerroyer en Aragon. Charles VII mettra sur pied une armée permanente régulière moderne, douée d'une artillerie efficace qui viendra à bout des armées Anglaises. Dans tous ces documents retrouvés, on est confondu par la minutie avec laquelle tous les détails, en particulier comptables, sont précisés, qu'il s'agisse des grandes affaires ou des insignifiants actes locaux de la gestion Nucérienne.
Les structures de la société médiévale. à l'aube du XIIIème siècle
(Petit rappel à l'encontre de quelques idées reçues).
La société féodale primitive s'est façonnée depuis l'ère mérovingienne, au cœur d'une nature hostile tributaire des avatars saisonniers maître des disettes, et d'un environnement brutal (invasions, guerres, brigandages). Depuis le début de la christianisation, la pratique de la Foi est l'épine dorsale de cette société. L'église est fortement hiérarchisée et toute activité se fait sous son égide. Et le royaume de France a ceci de particulier, que la personne royale est sacrée : « l'Oint du Seigneur ». La cité doit prier pour le salut des âmes, produire sa subsistance, et être défendue. Elle s'organise ainsi en trois classes : Laboratores, Orantes, Bellatores. A l'échelon de la cité les charges sont partagées. Les Travailleurs (laboratores). Ceux-ci représentent 80 à 90 % de la population. Ce sont essentiellement les travailleurs agricoles qui nourrissent la collectivité et dont le fruit oscille entre l'abondance et la disette. Il faut distinguer : Le Serf, ce n'est pas un esclave. C'est un homme à qui a été confié une terre, appartenant à un laïc ou à une communauté religieuse, à laquelle il est attaché avec une maison et souvent les outils aratoires. Il doit une partie des récoltes à son seigneur, et plusieurs jours de « corvée » par an (travail forcé non rémunéré). Il s'agit en général de travaux d'intérêt collectif. Il dépend donc de cette terre. Quand la terre est donnée par exemple à une abbaye, le serf est cédé en même temps que la terre qu'il exploite. Le Laboureur, c'est un propriétaire terrien. Il possède aussi un attelage et une charrue qu'il peut louer à l'occasion. Les revenus de ses terres lui reviennent, mais il est soumis à l'impôt. Serfs et laboureurs sont des vilains, c'est-à-dire des ruraux, des gens de la campagne. La sévérité de leur statut s'adoucira avec les progrès des techniques agricoles à partir du XIIème siècle. Les Bourgeois, ce sont les habitants des bourgs et des villes. A partir du XIIème siècle, des bourgades achètent leur liberté financière à leur seigneur et deviennent des villes, gérées par des échevins. Ces villes possèdent des marchés qui permettent d'écouler la production agricole. Elles possèdent aussi des artisans qui transforment cette production (boulangers, pâtissiers, peaussiers, cordonniers, bouchers et charcutiers, mais aussi forgerons, armuriers, tisserands. Le « Savoir » est sous la tutelle du Clergé (orantes). Le bas clergé est généralement composé de roturiers qui ont appris à lire et écrire, voire sont allés à l'Université. Il dit la messe, administre les sacrements, enregistre baptêmes et décès. Il enseigne et distingue les élèves doués dont il fera la promotion, pouvant ainsi amener aux plus hautes fonctions des roturiers: l'Abbé Suger en est l'exemple Le clergé régulier est cloîtré dans des abbayes ou des prieurés. Les moines prient à six reprises dans la journée, vigiles, matines, laudes, none, vêpres et complies. Ils copient ou créent les manuscrits et leurs enluminures. Les monastères possèdent en général de nombreuses terres, produits de donations, qui sont cultivées par des frères lais. Les moines cisterciens font exception en cultivant eux-mêmes la terre. Dans le clergé séculier, des groupes ont un rôle particulier : les chapitres. Il existe des chapitres collégiaux, composés de religieux qui servent des messes dans des fondations religieuses ou laïques (les collégiales) mais vivent à l'extérieur. Leur nombre est limité par la fondation. Il existe aussi des chapitres canoniaux, eux aussi en nombre limité, qui disent les messes dans les cathédrales. Précisons que le peuple n'est admis dans les cathédrales qu'une ou deux fois par an pour de grandes cérémonies. La cathédrale est l'église de l'évêque et du chapitre. Les religieux sont souvent seigneurs temporels, principalement les moines qui ont reçu beaucoup de donations, et se montrent souvent plus âpres au gain que les seigneurs laïcs. En effet, ils n'agissent pas pour eux-mêmes, mais pour leur communauté. D'un autre côté, la dîme était redistribuée sous forme d'hôpitaux, de « maladières » et d'aumônes aux pauvres. Les évêques, les abbés, sont presque tous nobles, mais élus par le chapitre. Il s'agit des cadets qui, de par le droit d'aînesse, n'héritent pas de la terre. Dans cette nature dangereuse, la Cité doit être défendue la Noblesse (bellatores) organise et assume la protection de la cité. Le rôle exclusif de la noblesse est la guerre. Le jeune noble, à partir de sept ans, commence son entraînement par des jeux virils (quintaine, tournois, course à la bague) et la chasse, et fortifie son corps en prévision du port des armes. A partir de douze ans, il est envoyé chez un autre seigneur, voisin ou parent qui le prend comme page, où il apprendra à servir et obéir. Vers 18-20 ans généralement, il est « adoubé », c'est-à-dire il devient Chevalier. Une obligation morale est liée à la chevalerie: ce n'est pas seulement porter les armes, mais les porter pour défendre le faible et l'opprimé, la religion et son suzerain. Les chroniqueurs se sont longuement étendus sur les qualités du chevalier tout au long des XIIe et XIIIe siècles. Le chevalier est aussi, depuis le XIIe siècle, au service des dames et surtout de sa dame (influence du fin'amordu Languedoc), ce qui fait du XIIIe siècle une des périodes où la femme a eu un rôle des plus importants dans l'Histoire. Si certains nobles ne savent pas lire et n'en ont pas besoin, un certain nombre apprend à lire et à écrire pour la gestion de leurs terres ou subsidiairement pour lire des romans ou composer des poèmes. Le seigneur a également un pouvoir de justice. Selon l'importance du fief, il a droit de haute justice, c'est-à-dire incluant la peine de mort (mais aussi la confiscation des biens du coupable) ou de basse justice (prison et amendes). La maison-forte est également un centre d'exploitation agricole et de stockage des récoltes. Mais le seigneur lui même est soumis à l'autorité et la justice du Suzerain et du Roi. Toute la société repose sur une pyramide dont l'exigence est « l'Hommage » Toute terre est remise par le suzerain au vassal contre l'hommage. Tant que celui-ci n'est pas rendu la terre peut être reprise. Le Vassal doit son « service » mais le Suzerain doit sa « protection ». Tout ce principe s'exerce du haut (le Roi) au bas de la pyramide sociale (le vilain) Ne faut-il pas se méfier de jugement de valeur sur cette société vieille de 8 siècles, à la lumière de notre sensibilité contemporaine...?
BOUTEILLER ? Ce terme dans notre société triviale du XXIème siècle peut prêter à sourire, mais que représentait ce titre au Moyen-âge ?
Selon l'étymologie, le Bouteiller est le personnage qui sert le vin à une table princière, il a la responsabilité de ce titre. Dans ces époques troublées où le poison est un expédient redouté, toutes les grandes affaires se traitent et se concluent à la table d'un « Banquet ». Le Bouteiller fait donc partie du premier cercle des intimes en qui le prince a toute confiance. Un excellent article de Nicolas Ungemuth (Figaro Magazine du 16 déc. 2016) met en situation la « table » au Moyen-âge. La table en "U" est « dressée » entourée de bancs (« banquet »), sur la nappe « doublier » sont disposés les « tailloirs » de bois sur lesquels des tranches de pain « tranchoirs » porteront les mets. Ces tranchoirs seront distribués au terme du festin aux pauvres ou aux chiens. On se saisit des aliments avec les trois doigts de la main droite. La fourchette n'existe pas. Les convives disposent du couteau, cuillère, coupes ou hanaps, le gobelet est réservé aux seigneurs (celui de Mile X est en or). Le service est annoncé par une sonnerie de cor. Le repas commence par les fruits frais et les vins épicés (hypocras au gingembre, muscade et cannelle pour mettre en appétit). Puis, viennent les « potaiges », plats mijotés en sauce dans des pots, ensuite les « rôts » : cygnes, hérons, cigognes présentés dans leur plumes, poissons d'eau douce ou de mer, encore les « entremets », diverses purées, viandes, dont le « coqheauméz » (coq recouvert d'un heaume de papier juché sur un porcelet), puis la « desserte », pâtisseries, fromages (brebis ou chèvres). « L'issue », libations et gaufres, précède le « boute-hors » qui offre diverses sucreries et épices avant de clore le festin, au terme duquel on se lave la bouche et les mains. Il s'agit donc de véritable cérémonies entrecoupées de spectacles : jongleurs....dont le maître organisateur et responsable est le Bouteiller, au rôle diplomatique évident. Cette distinction devient héréditaire à la Cour Ducale en Bourgogne; c'est dire le rang de la famille des « NOYERS » qui va occuper cette charge de MILE VII à MILE X. Elle n'est pas rétribuée, mais le Bouteiller conserve les récipients souvent offerts contenant le Vin (souvent précieux et ouvragés). A la Cour de France la charge n'est pas héréditaire. MILE X l'obtient à 65 ans, après 30 années de carrière guerrière et diplomatique. Le Bouteiller est membre de droit du Conseil.
Sous PHILIPPE de VALOIS, le « Conseil Secret » comporte six princes de la famille des « Fleurs de Lys » (dont les ambitions sont à maîtriser), et les Grands Officiers, dont le Bouteiller.
La fin de la dynastie directe des "Noïers"
Les héritiers de Mile X, Maréchal et bouteiller de France (1271-1350)
Mile X eut trois épouses, toutes de haut lignage.
A 23 ans, il épouse Jeanne de RUMIGNY, proche de Gaucher de Châtillon, nièce de la Duchesse Douairière de LORRAINE, qui lui apporte le Château de Montcornet dans l'Aisne. Ils auront un fils Mile XI, et quatre filles (elle décède en 1303).
En 1304 sa deuxième femme, Jeanne de FLANDRE-DAMPIERRE descend de Robert de France (fils de St Louis). Elle apporte le Château d'Esclaron. Elle lui donne son deuxième fils GAUTIER, et deux filles. Elle meurt en 1317.
Et en 1332 sa troisième épouse sera Jeanne de MONTBELLIARD, Dame d'ANTIGNY. Ils auront un fils JEAN qui sera le futur Noyers Comte de Joigny (elle décède en 1347).
Mile se doit de constituer pour ses fils des fiefs dignes du nom.
Mile XI, c'est l'héritier naturel du fief de Noyers, dans l'attente il est le seigneur de Montcornet (bien de sa mère) situé en Thiérache près de Vervin).
L'histoire est discrète sur ce personnage qu'on qualifie « le Bossu ». Il s'agissait probablement d'une difformité, assortie d'un handicap physique, car nulle part, contrairement à ses frères, son nom n'est cité comme accompagnant son père dans ses campagnes militaires, Il a épousé Marguerite de Thiange dont ils auront un fils le futur Mile XII. Il est victime de la peste noire en 1348. Aucune pierre tombale ne l'identifie dans la nécropole de la dynastie de Marcilly . Il décède probablement dans son château de Montcornet où son corps disparait dans le grand désordre de la Peste Noire. L'héritier des Noïers Mile XII a 8ans .
Gauthier le fils puîné, n'est pas un personnage falot. Il épouse Marguerite de Piquigny, riche héritière. Il est ainsi le seigneur de Piquigny. Dans ses attributs il est Vidame d'Amiens. C'est-à-dire en quelque sorte le gouverneur militaire de l'évêché d'Amiens dont on connait la formidable Cathédrale. Amiens où se tiendront les festivités grandioses de « l'Hommage » de Édouard III Plantagenêt à Philippe de Valois en 1329. Rappelons que le roi d'Angleterre avait jusqu'alors refusé « l'Hommage » qu'il devait à son suzerain, mais la victoire du Roi de France au Mont Cassel le 23 Aout 1328 avait fait rouvrir les négociations, et cette cérémonie eu lieu dans la cathédrale d'Amiens devant le « gratin » des noblesses de France et d'Angleterre. Mile qui portait l'Oriflamme au Mont Cassel était également un des négociateurs du roi de France depuis des années . Ainsi son fils Gauthier en tant que Vidame d'Amiens devait être aux premières loges de cette cérémonie historique.
Dix ans plus tard, la guerre a repris, Edouard a traversé la manche. Gautier est blessé et capturé par les anglais à la bataille de Picquigny en 1339. Libéré au prix d'une rançon exorbitante, pour laquelle Mile devra s'endetter, Gautier décède peu après sa libération de ses blessures.
Les Fils de Mile dixième du nom, Marechal et Bouteiller de France(suite)
Mile ne se remettra pas de la mort de Gauthier. Il a 70 ans . Il s'inquiète de l'avenir de sa lignée. Que se passera-t-il à sa disparition. ? Il n'est pas naïf. L' aîné « Montcornet le Bossu » est faible mais son fils est un gaillard et c'est lui l'héritier en titre. Jean, le cadet, sire d'Antigny, se présente déjà comme redoutable et ombrageux guerrier... Il est temps d'organiser sa succession En 1340, à 71 ans, Mile fait son testament . Il choisi la prestigieuse caution de Philippe de Valois Roi de France et du Duc de Bourgogne dont il est toujours le « Bouteiller ».
L'aîné Mile XI, dit le Bossu, seigneur de Montcornet, comme il se doit, détiendra Noyers et ses possessions, Jean, comte de Joigny, héritera du château et des terres de Vendeuvre, ils devront assurer des rentes à leurs sœurs (et nous verrons qu'il fut clairvoyant). Les dernières années sont sombres.
En 1346, après la mort des fils de Philippe le Bel, Edouard III, fils d'Isabelle de France revendique la Couronne de France, débarque de nouveau en Normandie, qu'il met à feu et à sang. Le roi Philippe de Valois constitue une grande armée, et confie l'Oriflamme à Mile âgé alors de 75 ans.
C'est alors CRECY, désastre d'une chevalerie anarchique hors de contrôle.
« ort tant que le sire de Noyers, ung anchiens Chevalier et durement
preudons et vaillant, porta l'oriflambe, la souveraine bannière du Roy, si
avant qu'il y demoura »...(chroniques de Froissard).
Mile, tenu pour mort, réussit à la nuit tombante à échapper à la mort.
Blessé dans son corps et son âme, Mile doit renoncer à la carrière guerrière, mais n'abandonne cependant, pas ses charges diplomatiques
Puis en 1348, c'est la PESTE noire qui emporte le fils aîné Mile XI dit le Bossu.
Enfin le 22 septembre 1350 Mile X décède et est enseveli dans l'Abbaye du bon repos aux côtés de ses ancêtres et de ses 3 épouses.
Il laisse son héritier MILE XII (1340-1370).
Il semblait pourtant né sous une bonne étoile. Sa petite enfance dorée se déroule dans le château de Noyers, berceau de sa famille. Son grand-père Mile X est un « monument » du royaume. La paix régnait sur ses fiefs, Mile XII, l'héritier légitime, n'est âgé que de dix ans.
C'est le début de la descente aux enfers. Son oncle Jean de Noyers-Joigny (le 3ème fils de Mile X, 27 ans) profite de la situation, dans cette société désorganisée par l'épidémie de peste qui tue plus d'un tiers de la population. Il occupe le château de Noyers. Mais l'énergique Marguerite de Thianges, Dame de Montcornet, mère de Mile XII, ne se laisse pas faire, demande justice au roi JEAN et l'application du testament de Mile X. Assigné devant le parlement de Paris, le comte de Noyers-Joigny restitue le château en 1351. L'héritage de Mile XI peut alors s'appliquer : Mile XII reçoit NOYERS, la moitié des terres deVillebertin, et cette charge de Bouteiller de Bourgogne, tenue par la famille depuis trois générations. ERARD son frère reçoit l'autre part des terres de Villebertin, sa mère Marguerite reçoit les revenus de Dampierre et Montcornet, ses sœurs Jeanne et Cécile des revenus de terres en Thiérache.
Enfin, le roi JEAN prend sous sa protection Mile XII et la gestion de ses biens, jusqu'à sa majorité. Un écuyer, Guillaume Gelley lui est attaché. Il sera pendant toute sa vie, son conseiller, son protecteur et un précieux intermédiaire avec le Roi.
On comprendra la personnalité de cet adolescent « gâté », précieux, menant grand train dans un château énorme, et familier des fastes d'une cour royale dont son grand-père fut un personnage clef.Contrairement à Mile X qui fut conduit jusqu'à 20 ans, il ne connaît rien d'autre que la Cour et la pratique des armes. D'intelligence probablement moyenne, Chevalier courageux fidèle, et discipliné, il sera emporté par la tourmente de la guerre de Cent Ans, conduite par un Roi de France inconsistant.
L'état de guerre sera subintrant-?????
En 1355, à deux reprises JEAN le BON, convoque le Ban, en raison des incursions d'Édouard III d'Angleterre en Artois. Ces campagnes avortent car les Anglais pillent puis battent en retraite, sans combattre. Il faut rappeler que les frais de campagnes sont à la charge du Vassal, et que cela a un coût : charrois, montures d'armes et de trait, entretien des armes et des hommes. Aussi Mile doit recourir à l'emprunt auprès des Bourgeois de Noyers pour couvrir ses frais.
En 1356, Nouvel appel du ban royal (nouveaux emprunts); en juillet-août on guerroie en Normandie.
Mais cette fois c'est sérieux, le Prince Noir, fils d'EDOUARD, ravage le Poitou. Le Roi ordonne à Mile de rejoindre son oncle Jean de Noyers-Joigny, gouverneur de Bourgogne, et l'armée royale forte de 50.000 hommes.
19 septembre 1356 : LE DESASTRE de POITIERS
Le PRINCE NOIR d'Angleterre (6.000 hommes), se replie devant la masse de l'armée royale, tentant d'esquiver un affrontement déséquilibré.
Le Roi a réuni son armée le 15 septembre sur la Loire. La moitié passe le fleuve, et sans attendre marche sur Poitiers pour tenter de couper la retraite de l'armée du « Prince Noir ».
Le 17 septembre l'arrière-garde avec Jean de Noyers-Joigny et Jean de Châtillon, traverse la Loire.
Le gros de l'armée royale a de fait dépassé le PRINCE NOIR qui va devoir accepter le combat. Il aura lieu le 19 septembre. Une trêve permet au Plantagenêt de choisir son terrain, un terrain de bocage accidenté, entrecoupé de nombreuses haies qui empêcheront le développement de la cavalerie et de ses charges.
L'armée royale est disposée en trois Batailles de 16.000 hommes.
les maréchaux Jean de Clermont et d'Aaudrehem s'opposent sur le choix tactique. Clermont, flairant un piège, souhaite un siège d'une armée anglaise bloquée et affamée. Jugeant cette attitude non « chevaleresque », sans attendre, le Maréchal d'Audrehem, charge entre les haies, et la chevalerie est décimée par les archers gallois embusqués. Le Connétable Gauthier de Brienne et le Maréchal de Clermont sont tués.
Après la destruction de l'avant-garde, les deux autres batailles royales, s'élancent à pied dans une bousculade tragique, sur les pentes barrées de haies infranchissables, où sont retranchés les Anglais. C'est le massacre, et la débandade. Il ne reste bientôt que le roi JEAN, entouré de ses fidèles, au sommet d'un monticule. Cerné, après une résistance chevaleresque, il n'a d'autre alternative que de se rendre avec son fils cadet PHILIPPE qui a 14 ans. Il en gardera ce titre de HARDI (et cette image d'Épinal « père gardez-vous à droite, père gardez-vous à gauche »).
Le bilan est catastrophique. Le PRINCE-NOIR a perdu 190 hommes d'armes et 150 archers, les Français 8.000 hommes d'armes, 17 comtes, 1 archevêque, 66 barons, etd'innombrables prisonniers dont les rançons constituent un énorme trésor de guerre. Les prisonniers sont tellement nombreux qu'ils sont relâchés sur parole ! (Mais cela fait partie de l'éthique chevaleresque).
Mile XII et Jean de Noyers-Joigny sont fait prisonniers. La somptuosité de l'équipement de Mile (qui défraye la chronique, coquetterie dénoncée par Froissard), va motiver le prix exorbitant de sa rançon. Mile doit trouver plus de 1.000 livres et se rendre à Bordeaux pour régler sa rançon. Les taxes et emprunts qui se multiplient engendrent la colère chez les Nucériens, « ...les voilà ces beaux fils, mieux aiment porter perles et pierreries sur leur chaperons, orfèvreries à leur ceinture et plumes d'autruche au chapeau, que glaives et lances au poing... ». L'annonce du désastre de POITIERS répand la terreur, car aucune force organisée ne s'oppose au déferlement des armées anglaises qui dévastent le pays.
En 1358 les bandes armées anglaises ravagent l'Auxerrois, le Chablisien, pillent l'abbaye de Reigny, dont ils rançonnent l'Abbé. Les seigneurs et bourgeois locaux doivent s'organiser pour se défendre et limiter les pillages.
Le Roi de France restera captif pendant quatre ans, jusqu'à la Paix de BRETIGNY où il abandonne un tiers du royaume, et doit verser une rançon de trois millions. Pendant ce temps c'est la guerre civile en France, jusqu'à la prise de pouvoir du dauphin Charles. Et les combats continuent, En 1359, une nouvelle défaite à BRION sur OURCE, où malchanceux ou imprudent, Mile XII est de nouveau capturé ! Et c'est une nouvelle rançon considérable à réunir et à régler en quatre termes. En cas de non-paiement Mile et son frère ERARD (qui va mourir en 1360) devraient se constituer prisonniers à Calais ou à Londres.
1360. Les Anglais ravagent Saint Florentin, Tonnerre, Montréal, mais épargnent NOYERS, car Mile étant prisonnier (code chevaleresque) ses biens doivent-être respectés.
Le Roi de France devra bien finir par composer : le traité de GUILLOU coûtant 200.000 moutons d'or à la Bourgogne, et la Paix de BRETIGNY. JEAN le BON est libéré après quatre années de captivité à Londres.
Exsangue, Mile demande et obtient du Roi une garnison et son entretien pour la défense de la forteresse. Les villageois de Noyers accablés refusent de payer l'impôt au Bailli d'Auxois. Le roi JEAN intercède en leur faveur en 1362. Mile ruiné, est contraint d'engager ses terres à l'exception de Noyers. En effet se conjuguent les effets des rançons, le coût des campagnes, le poids de l'entretien d'un château surdimensionné, et les ravages d'une guerre qui anéantissent les revenus fonciers des fiefs.
En 1364 -1365 Mile XII participe à de nouvelles campagnes épuisantes sous la bannière du Duc de Bourgogne, en Beauce et Pays Chartrais, puis à DIJON pour combattre les bandes armées « démobilisées ». Les ECORCHEURS, qui vivent sur le terrain, sont menés par un cousin éloigné de Mile surnommé « l'Archiprêtre ».
Et parallèlement la vie de Cour a repris, et ses coûteuses obligations. En 1366 Mile reçoit au Château de Noyers les ambassadeurs du Roi et du Duc de Bourgogne.
En 1367 c'est une nouvelle campagne contre les « grandes compagnies » qui ravagent l'Autunois et le Nivernais.
En 1369, GAND. Pour la célébration du mariage de Philippe le Hardi de Bourgogne avec Marguerite de Flandres, toute la famille de Mile, et leurs suites sont conviées à participer, mais Mile malade et épuisé doit regagner Noyers.Où il crée la Chapelle Saint NICOLAS. Son seul fils Mile XIII décède.
Mile fait son testament. Il partage ses biens entre ses filles Cécile et Jeanne, et distribue des legs à ses serviteurs, en particulier à son écuyer fidèle Guillaume GELLEZ qui l'assista dans toutes ses campagnes.
Mile XII meurt à Noyers en novembre 1369, à 29 ans.
Il est enterré avec son fils dans sa chapelle Saint-Nicolas de Noyers, sous cette épitaphe:
« Soubs cette tombe gist icy
ung chevalier preux et hardy
qui avait nom Messire MILE
et fut sire de ceste ville
et fut cil ; l'enfant-cy son fils
et de Madame de Pacy
et trépassa à très grand deuil
l'an mile trois cent soixante et neuf
la veille de la Sainct Rémy
Nostre seigneur aye d'eux mercy
Amen »
Il n'a pas de descendance mâle, et est criblé de dettes. (La créance d'un pelletier de TROYES implique une saisie sur les biens des Dames de NOYERS).
Ainsi s'éteint douloureusement la filiation directe des « NOYERS ».
Les fils de Mile X de Noyers Marechal et Bouteiller du Roi de France
(suite )
Les Filles
Avant d'aborder le fils cadet Jean de Noyers Joigny, il est bon de se rappeler que Mile eu 4 filles, de ses divers lits On ne peut s'en désintéresser. Le choix des alliances est primordial pour le prestige et l'avenir de la dynastie. Mais cela a un prix et il faut encore être capable d'honorer ses promesses . (Mile X dû solder la dette de son aïeul Mile VIII) .
En 1321 il marie sa fille Marguerite à Jean de Chateauvillain, à laquelle il donne 4.000 livres de dot et la terre de Villeneuve près de Bar-sur-Seine.
En 1331 sa deuxième fille Mahaut épouse Eudes de Grancey, héritier d'une des plus grandes familles féodales de Bourgogne, en présence du roi PHILIPPE de VALOIS et du Grand Chancelier de France:(dot 4.000 livres et 400 livrées de terres. )
Jeanne et Helissandre seront religieuses.
La dynastie engloutie - Les « NOYERS-JOIGNY »
Cette brève lignée sera active pendant les règnes de Jean le Bon (1319-1364, de Charles V le sage (1337-1380), et s'éteindra sous Charles VI le fol (1366-1422).
JEAN Comte de NOYERS-JOIGNY (1323-1363)
Mile X en 1337 avait échangé, avec Charles de Valois (frère de Philippe le Bel) le Comté de Joigny, contre des terres en Champagne, et donné ce fief à son troisième fils Jean sire d'Antigny, qui prit ainsi le nom de Noyers-Joigny. Jean hérite également du Château de Vendeuvre, Louvois Payens, Montaguillon, Poilly... A 15 ans il fait ses premières armes contre les Anglais, suivant son père en Picardie, où son frère Gauthier va trouver la mort à Picquigny. Ce sera un redoutable guerrier. Jean épouse Jeanne de Joinville, riche parti, petite-fille du chroniqueur de Saint-Louis. Mais à la mort de son père Mile X, et de son frère aîné Mile XI le Bossu, contre les décisions testamentaires, Jean occupe le château familial. La tentative de spoliation de son neveu Mile XII âgé de dix ans, échoue après l'intervention du roi Jean le Bon.
Le Duc de Bourgogne Philippe II le nomme Gouverneur de Bourgogne en 1355, et c'est à ce titre qu'il est blessé et fait prisonnier à la bataille de POITIERS. Jean est relâché sous caution, pour aller soigner ses blessures à Troyes, où officie cette école de Médecine réputée qui avait déjà traité son père Mile X, après la bataille de CRECY. Mais il demeure « otage libre » du Roi d'Angleterre pendant la durée de captivité du Roi de France.
En 1358, dépêché par le Dauphin Charles régent du royaume, il écrase, avec soixante hommes d'armes seulement, une insurrection paysanne de « Jacques », libérant ainsi la ville de Meaux prise en otage.
JEAN le BON, prisonnier en Angleterre, demande au comte de Noyers- Joigny de venir remplacer auprès du Roi un de ses proches, Hugues de Vienne, décédé en captivité. Il se gardera de se soumettre à cette injonction.
Le 6 avril 1362, à 39 ans, il est blessé à la bataille de Brignais menée contre « les écorcheurs » et va mourir en mai de ses blessures.
Les Noyers-Joigny demeureront de grands seigneurs, proches de la Cour de France.
Son fils, Mile de Noyers-Joigny poursuit les guerres contre « l'Anglais » au service de CHARLES V le Sage. Il est cité dans de nombreux combats, à Paris, la Rochelle, Auray où il est fait prisonnier, (Chroniques de Du Guesclin). Il mourra en 1376.
LE BAL des ARDENTS. 1393
Le fils aîné de Mile, Jean III de Noyers-Joigny, familier du roi, participe à la fête donnée par Charles VI, pour le mariage d'une dame d'honneur de la Reine. C'est un bal travesti. Le Roi et cinq seigneurs de la cour, se déguisent en singes. Ils ont revêtu un vêtement de lin sur lequel de l'étoupe est collée par de la poix. Au cours de la mascarade, l'étoupe prend feu et JEAN meurt carbonisé avec ses quatre compagnons. Seul le Roi est épargné.
Louis de Noyers-Joigny le frère puîné sera conseiller et chambellan du roi CHARLES VI.
Il participera aux combats de la guerre civile opposant Bourguignons et Armagnacs. Il est un soutient fidèle du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Il reçoit en grand apparat au château de Joigny, le Roi le Dauphin et le Duc de Bourgogne. Il fait son testament en 1415 et décède avant la défaite d'Azincourt.
Sa mort en 1415 marque l'extinction définitive de la dynastie des NOYERS dont on a pu mesurer l'impressionnante trajectoire entre le Duché de Bourgogne et le Royaume de France.